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Journal d'une fille facile ...
9 août 2009

09 août 2009

Une nouvelle taverne libertine a ouvert à une quinzaine de kilomètres.  Mon Homme connaît vaguement les patrons, ils l'ont invité à venir y passer la soirée et découvrir l'endroit.
D'après quelques échos, on y passerait des soirées mémorables depuis 3 semaines.  Exclusivement pour couples et femmes seules.  Quelques hommes seuls peuvent entrer mais uniquement sur recommandation.
Un compte-rendu de soirée nous arrive : un strip-poker qui dégénère, tout le monde à poil et une partouze géante avec toutes les personnes présentes.

La voiture s'arrête sur une place déserte.  Il fait déjà nuit, les maisons ne sont déjà plus éclairées.  Un seul endroit animé, ce café de village reconverti en taverne libertine les samedis soirs. Vu de l'extérieur, l'établissement semble joli, façade assez rustique.
Je sonne et un vieux moustachu chauve nous ouvre la porte.  Il connaît mon Homme et semble ravi de nous voir :
- Oh salut ! ça fait longtemps, comment ça va ?! Entrez entrez, je vais vous faire visiter !
Et là, la 4ème dimension.
La patronne me saute littéralement dessus, son ventre flasque débordant de sa mini-jupe, ses énormes seins lui tombant plus bas que le nombril, un gode fiché entre les deux et retenu par son soutien-gorge dont on se demande encore à quoi il sert puisqu'il ne retient plus George depuis ... au moins un siècle. 
Une grosse odeur de transpiration arrive jusqu'à mes narines.  Envie de vomir.
Elle me demande comment je m'appelle, si je suis bi, et pendant qu'elle me parle, mon regard fait un tour des lieux.
Des tables tout droit sorties de la vieille salle des fêtes du quartier, des chaises en plastique. 
Moyenne d'âge de la clientèle ? La cinquantaine.
Le bar est joli, rustique comme la façade, en chêne et fer forgé, mais ce qui se trouve derrière me donne envie de tourner les talons et m'enfuir en courant : une jeune serveuse trop maquillée, une clope au bec, son rouge à lèvres mal appliqué, trop de bleu sur ses yeux.  Elle porte une mini-robe en jeans boutonnée sur le devant. Les 4 premiers boutons sont ouverts sur sa poitrine flasque.  A moins de 25 ans, quelle tristesse.
Elle essaie de jouer à la chaudasse mais elle est plus vulgaire que sexy, aucune classe, aucun charme.  Et ce n'est pas son tatouage "Didier je t'aime" sur son avant-bras droit qui va arranger les choses.
Je laisse glisser mon regard sur le bar.  Quelques bouteilles, quelques verres sales, un ventilateur et au-dessus de lui, un attrape-mouches en papier collant suspendu au plafond.  Des centaines de mouches mortes. Un vrai carnage.
Je me retourne vers mon Homme et lui dit que s'il trouve une mouche morte flottant dans son verre, c'est normal.
Il me promet : "Juste un verre puis on se casse".
- J'espère bien.
A côté du bar, 4 hommes célibataires ventripotents qui jouent aux fléchettes.  Je découvre plus loin une cliente en tongs de plage, son mari avec une barbe à la ZZTop qui sirote son Ricard. Je sens ma libido défaillir.
Pendant que l'Homme Difficile parle avec le patron, je tente une visite aux toilettes.  Elles sont sales, je n'ose pas y poser les fesses et me voilà en train d'appliquer du papier sur les bords afin d'éviter tout contact.  Du papier toilette ? Non, du sopalin.  C'est tout ce qui est mis à disposition des filles.  Mon Homme me dira plus tard que les toilettes Hommes étaient crades également.
A mon retour au bar, la serveuse aura eu la gentillesse de disposer un petit plat de chips toutes sèches devant nous ainsi qu'un autre rempli de toasts défraîchis.  Pas à dire, ça donne envie.  De fuir à toutes jambes.
Nos verres à peine terminés, nous échangeons un regard : "Et si nous rejoignions le monde réel ?"
Et nous nous sommes enfuis dans un grand éclat de rire.  Jaune, le rire.

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